© L’Est Républicain, Jeudi le 06 Mai 2010 / Nancy / Droits de reproduction et de diffusion réservés

ANCIENNE MINISTRE ET GARDE DES SCEAUX, Marylise Lebranchu prend son bâton de pèlerin pour rebâtir le PS en vue de 2012.Elle est reçue par le sénateur Daniel Reiner et le vice-président du conseil général Mathieu Klein qui vont la conduire à la réunion débat avec les militants, à Seichamps.
Marylise Lebranchu a transité hier soir par Paris, en provenance de Morlaix où est sa circonscription.

Sujet du jour, la convention nationale prochaine sur le développement économique, social, écologique. « Le thème que je porte est Développement et Territoires. »

Députée-maire de Morlaix dans le Finistère, issue du privé, secrétaire d’Etat à l’artisanat avant de faire un bond spectaculaire sous Lionel Jospin comme Garde des Sceaux (2000-2002), l’élue nationale est de celles dont sait s’entourer Martine Aubry.

« Mon objectif, c’est gagner 2012. Pour y arriver, il y a des erreurs à ne pas commettre, dont une au moins est connue et évitable : il faut un vrai projet, que nous arrivions à ce scrutin avec des bagages, c’est-à-dire un programme. Exactement ce qui manquait à Ségolène Royal, qui s’est appuyée sur un travail de seulement huit semaines, beaucoup trop tard. »

Le reste est connu. « Nous devons continuer à faire notre travail d’opposition, et organiser entre nous des primaires courtes pour le candidat à la présidentielle. »

Tendance néolibéraleLa bataille se gagnera aussi sur le plan idéologique. Or, si la droite voit s’effondrer ses certitudes ultra-libérales avec la crise, à gauche, il y a aussi du chemin à faire. « Ne nous leurrons pas, il y a eu ces dernières années au Parti Socialiste une tendance néolibérale. Nous devons retrouver nos références de gauche. On voit bien en ce moment M. Bertrand essayer d’introduire les assurances privées dans le système de sécurité sociale, ou ouvrir au marché d’autres secteurs, comme l’aide aux devoirs. Nous, nous pensons que le public sera toujours moins cher que le privé dans ce domaine, car l’argent public n’a pas à rémunérer le capital en plus du fonctionnement. »

Pourtant, là aussi, une méthode : « Nous devons être pragmatiques ».

Ce socle retrouvé est valable aussi pour l’économie et les territoires. « Nous avons besoin d’un Etat stratège, et de territoires efficients, avec entre les deux, des solidarités, le tout en n’oubliant pas l’écologie. »

Elle est sobre sur ses successeurs de droite à la Justice. Mme Dati ? « Elle a une très jolie robe rose de Dior ». Elle garde toute son estime à Michèle Alliot-Marie. Et ses deux suivants mâles ? « MM Clément et Perben ont travaillé, mais ils ont subi l’étouffoir du ministre de l’Intérieur ».

Un certain Nicolas Sarkozy…

Guillaume MAZEAUD