© Le Républicain Lorrain, Vendredi 05 Mars 2010
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Laurent Fabius, bien en forme, a achevé sa visite lorraine par un meeting tardif mercredi en mairie de Longwy. Des piques puissantes contre la politique gouvernementale ont fusé dans une salle conquise d’avance.
Quand on a un mauvais président on le change. Ca, c’est dans… quelques temps ! Mais quand on a un bon président, on le garde ! Et ça, c’est pour le 21 mars… »
Laurent Fabius a donné le ton de son meeting mercredi soir à la mairie de Longwy, pour appuyer la campagne de son ami Jean-Pierre Masseret. C’est un ancien premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale qui s’est dévoilé sans fard devant un peu moins de deux cents personnes.
L’actuel député de Grand-Quevilly, entourant la métropole normande de Rouen était décontracté et en forme. Parti à 20h05 d’Etain, Laurent Fabius n’accusait au final qu’un petit quart d’heure de retard sur cette journée lorraine, en passant par Verdun. Tous les barons du PS de Meurthe-et-Moselle et de Moselle étaient bien sûr dans la grande salle Edouard-Legras, à commencer par la tête de liste Jean-Pierre Masseret, mais aussi des PC restés loyaux.
Des régionales … aux présidentielles
Jouant d’humour, Laurent Fabius y est allé franco, d’un ton ferme et imagé. « La droite de Hénart a le toupet de se présenter alors qu’elle veut justement supprimer les conseils régionaux. On tombe de haut… quand on entend le président de la République dire qu’il est le président du pouvoir d’achat. Il est en tout cas… pour le sien. Il envoie Fillon s’excuser de ne pouvoir tenir ses promesses ». M. Fabius raille l’autre Laurent. « A l’UMP, ils sont frappés d’amnésie électorale foudroyante. Je n’ai pas vu leurs couleurs sur les tracts de campagne de M. Hénart, lui qui porte un joli prénom ».
Laurent Fabius invite à ne pas négliger ces élections. « A ceux qui ne se sentent pas concernés, il faut leur répondre par les compétences des conseils régionaux : transport, lycées, formation, développement économique ». Il embraye sur les prochaines échéances. « C’est le dernier vote avant les présidentielles ».
Jean Jaurès
Dernier round en direction de la majorité. « Que fait-on des retenues du capital, des 11 milliards de profits des banques, alors qu’on veut interdire le départ à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont déjà atteint les cotisations ».
Et de promettre des mauvais jours après les élections et quand les Français seront en vacances : taxe carbone augmentée, discussions salariales après les licenciements, avec en prime « une république sarkozyste qui veut inventer le statut d’élu minoritaire et d’élu battu. Au final, quel est l’employeur qui a licencié le plus ? C’est bien le gouvernement mais pas l’Etat. 100 000 emplois publics supprimés ».
Laurent Fabius repart de Longwy en citant Jaurès : « Le peuple souffre et le peuple est en train de prendre conscience de sa force ».
Jean-Pierre Ricard. Photo Etienne JAMINET