Le dossier de Florange a fait l’objet d’un débat. Aujourd’hui, des décisions ont été prises, le Gouvernement s’est exprimé. Même si les conclusions ne sont pas celles qu’aurait souhaitées la majorité du Conseil Régional, sur la base de l’accord conclu nous travaillerons pour : prendre la mesure des conséquences, agir concrètement pour la tenue des engagements pris, assurer la pérennité du site et des emplois, accompagner l’avenir du secteur de la métallurgie et des matériaux en Lorraine.

S’ASSURER QUE LES ENGAGEMENTS PRIS SERONT TENUS STRICTEMENT
Le premier devoir du Conseil Régional est de s’assurer que la parole du Gouvernement sera respectée. Le Premier Ministre a décidé la création d’un comité de suivi des engagements pris par le groupe ArcelorMittal : les élus régionaux ont la volonté d’y participer activement.

SE MOBILISER POUR ASSURER L’AVENIR DE LA SIDÉRURGIE EN LORRAINE
La majorité du Conseil Régional croit à cet avenir :
La sidérurgie est un enjeu stratégique pour la région, la France et l’Europe, car il est indispensable d’en maîtriser les produits pour développer en aval une industrie compétitive. Or la Lorraine possède des atouts majeurs : des écoles, des laboratoires, une main d’oeuvre qualifiée, la proximité de nombreux utilisateurs, non seulement en France mais aussi dans la Grande Région, en Wallonie, au Luxembourg et dans plusieurs régions d’Allemagne.

Le Conseil Régional veillera aux investissements nécessaires à la pérennisation des activités : ArcelorMittal s’est engagé sur un programme d’investissements destiné à maintenir et à moderniser à Florange la cokerie, le train à chaud, la production des aciers pour l’emballage, pour l’automobile et l’industrie. De son côté, le Conseil Régional s’engagera pour assurer l’évolution de la formation des salariés actuels et futurs qui pourront ainsi occuper des emplois de qualité.

Il s’engagera pour la réalisation d’Ulcos 2, étape vers le tournant du XXIème siècle : ArcelorMittal a annoncé la conduite dès le début de 2013, dans son centre de Maizières-lès-Metz, d’un programme de recherche spécifique. Le Conseil Régional se mobilisera pour que cet effort débouche sur l’implantation en Lorraine d’un démonstrateur industriel entrainant une rupture technologique qui réponde aux enjeux de compétitivité et d’environnement du XXIème siècle. Il demande que ces travaux intègrent des études sur les autres utilisations du gaz carbonique telles que la méthanation en vue d’éviter le recours à l’enfouissement, qui soulèverait de nombreux obstacles. Il s’adresse à l’Etat pour que ces recherches ne soient pas confiées au seul secteur privé mais qu’elles soient menées en coopération avec des organismes publics comme le CEA ou le CNRS.

Il sollicitera tous les partenaires compétents pour élaborer et soutenir les orientations les mieux adaptées :
Le Conseil Régional souhaite recueillir les expertises des organisations professionnelles et syndicales engagées dans ce secteur pour évaluer avec eux les différentes possibilités. A cet effet, il mettra en place un groupe de travail qu’il propose de partager avec le CESEL afin que toutes les forces économiques, sociales, culturelles de Lorraine puissent concourir à défendre l’avenir de la sidérurgie. Plus largement, puisque l’enjeu dépasse le cadre national, le Conseil Régional sollicitera aussi le Conseil économique et social de la Grande Région.

RASSEMBLER TOUS LES PARTENAIRES POUR CRÉER UN GRAND PÔLE EUROPÉEN SUR LES MATÉRIAUX DE DEMAIN

Pour pérenniser des forces issues de la métallurgie, il s’agit de développer une approche globale des matériaux du futur, compatible avec les enjeux environnementaux : Les matériaux resteront une base de l’industrie. Mais la tendance est à la diversification, aux approches multi-matériaux, à l’utilisation de composites pour alléger, de bio-matériaux pour une gestion durable des ressources, à la convergence de technologies différentes pour développer des matériaux intelligents ou de hautes performances, pour des applications dans l’automobile, l’aéronautique, l’énergie, la santé…

Le Conseil Régional considère que la Lorraine possède tous les éléments d’un tel pôle :
– Des centres de recherche, aussi bien publics comme l’Institut Jean Lamour que privés comme le centre de Maizières-lès-Metz déjà cité,
– Des centres de ressources ou de coopération technologiques comme le Pôle de Plasturgie de l’Est, les pôles de compétitivité Materalia et Fibres Grand Est, bientôt l’Institut de recherches technologiques M2P, qui doit être étroitement associé à avec l’IRT Jules Verne des Pays de la Loire.
– De nombreuses écoles d’ingénieurs dépendant ou non de l’Université de Lorraine.

Le Conseil Régional demande à l’Etat de s’engager à ses côtés sur cet objectif en y associant tous les organismes concernés :
Le CEA, le CNRS, notamment doivent être invités à contribuer à la création de ce pôle. La création annoncée, par le Premier Ministre le 6 décembre, d’un quatrième CEA-TECH en Lorraine pour accompagner les industriels locaux doit être mise en oeuvre dès 2013. Il est également demandé à l’Etat d’accélérer le financement des équipements de l’Institut Jean Lamour à Nancy et notamment les projets TUBE et ESTELL présentés dans le cadre des initiatives d’excellence, évalués positivement mais non retenus à ce jour.

La feuille de route : faire converger les efforts pour monter de nouveaux projets :
Ces nouveaux projets seront identifiés à partir des apports de différents groupes de travail, notamment :
– les entreprises par le canal des branches, des organisations professionnelles et de leurs représentations consulaires,
– les organisations syndicales par le canal de leurs expertises,
– les relations Université / entreprises.
Le Conseil Régional de Lorraine se propose d’être le partenaire de ces différentes sources en y associant les Collectivités Territoriales et en s’appuyant sur les réseaux existants ainsi que sur la Conférence Régionale de Mobilisation Economique et de Promotion de l’Innovation. Celle-ci permettra la cohérence et la hiérarchisation des projets. Il s’agira de concentrer les ressources dans les domaines les plus pertinents et de les accompagner en tirant notamment le meilleur profit de la création de la Banque Publique d’Investissement.