Les propos de Nadine Morano sont affligeants.

Après Christian Estrosi, voilà un nouveau membre du gouvernement qui souligne sans fard que ce débat sur l’identité nationale n’est rien d’autre qu’un défouloir populiste, un chiffon rouge agité sous le nez des électeurs pour essayer de mobiliser la droite et l’extrême droite en vue des régionales.

Tout aura été fait depuis le début pour que nos compatriotes de confession musulmane ressentent un profond malaise.

Je veux leur dire que nous ne nous associons pas à ce rappel à l’ordre permanent dont ils sont l’objet : ils n’ont pas plus à démontrer que les Chrétiens, les Juifs, les Athées et tous les autres, leur attachement à la République.
Pourquoi n’avoir pas proposé que l’identité républicaine depuis 1789, la laïcité depuis 1905 et le pacte social issu du Conseil national de la Résistance, depuis le lendemain de la seconde guerre mondiale, fassent l’objet d’un grand débat ?
Parce que cette France-là n’intéresse visiblement pas Nicolas Sarkozy.
Il a choisi dès l’origine de mélanger identité nationale et immigration dans ce honteux ministère aujourd’hui sous la houlette d’Eric Besson.

Ce soir, je n’irai pas au débat sur l’identité nationale organisé par la préfecture à Nancy. Le Parti socialiste appelle ses élus, ses militants et ses sympathisants à ne pas s’y rendre.

Mais je souhaite également dire qu’à la différence de l’UMP, nous ne confondons pas les questions qui relèvent de la place de l’islam en France, celles qui relèvent des flux migratoires, celles qui relèvent des quartiers populaires et celles qui relèvent de l’orientation scolaire et de l’insertion professionnelle des jeunes qui y vivent.
D’une part, cet amalgame nauséabond ne répond sérieusement à aucun de ces quatre sujets et d’autre part, personne n’est capable d’expliquer sincèrement en quoi cela concerne notre identité nationale.

Mathieu Klein
Premier secrétaire fédéral de Meurthe-et-Moselle
du Parti socialiste