Le lancement de la campagne nationale pour les élections cantonales a eu lieu ce dimanche 30 janvier à Paris, au Palais des Congrès, lors du rassemblement annuel des Secrétaires de section. A cette occasion, le Parti socialiste avait invité les candidats à cette élection à venir en nombre à cet évènement. Les candidats de Meurthe-et-Moselle et leurs suppléants étaient présents.

Intervention de Michel Dinet, président du Conseil général de Meurthe-et-Moselle :


Intervention de Michel Dinet
envoyé par PartiSocialiste

Il y a quelque chose qui me frappe ce matin dans les témoignages de cette salle et dans ce qu’on vient de voir ici ; que l’on soit jeune, que l’on soit homme, femme, moins jeune, que l’on soit d’un secteur urbain ou d’un secteur rural : tous ceux qui s’expriment le font avec sourire, avec le sens de la formule, soit, mais également la force du projet, avec l’originalité de lieu où l’on habite, dans la proximité, et avec cette envie joyeuse et rayonnante de faire campagne.

La campagne est un acte d’abord de bonheur.

L’avenir : « l’avenir de nos départements, l’avenir de notre société » nous dit-on. Et bien dans ce contexte, chers amis, chers camarades, où il faut quasiment s’excuser d’être jeune sans travail, d’être même peut-être déjà à 3 ans déjà marqué comme un futur potentiel délinquant ; dans cette société où il faut de l’autre côté s’excuser d’être vieux, sans autonomie alors qu’il y a tant à valoriser de talents, d’envies d’être présents dans une solidarité intergénérationnelle et de pouvoir vivre son handicap de l’âge, voire son handicap social, parce que la société s’adapte à vous et pas le contraire. Dans ce contexte où ce qui est soutenu ce sont d’abord les projets lucratifs sans but alors que son abandonnées les associations sans but lucratif, qui permettent au nom de l’article 1 de la loi de 1901, de faire ensemble autre chose que du bénéfice, l’avenir, l’avenir de nos départements, l’avenir de notre pays, chers amis, chers camarades, c’est d’abord le présent, c’est aussi demain, c’est tout près de nous 2012 et c’est après-demain, dans l’utopie d’un véritable acte 2 de la décentralisation.

L’aujourd’hui, le présent, dans la proximité de nos concitoyens, dans la proximité de nos territoires, c’est –cela a été dit, cette idée d’un service public dont nous avons une très haute idée : maison du département, centres médico-sociaux, maisons de la santé, territoires départementaux autour des maisons du handicap. Tout ce qui nous permet de faire projet avec nos concitoyens dans la solidarité et de faire service public au moment où, parce que nous voulons aménager et développer le territoire, d’autres déménagent le territoire et détruisent par RGPP interposées le Service public et les services publics dans notre pays.

Dans la proximité, dans le présent, nous sommes les garants d’un service public.

Le deuxième, c’est la solidarité, le vivre ensemble. Non pas l’assistance, ce n’est pas la manière dont nous concevons la solidarité, mais la capacité de faire en sorte que nous luttions, par la solidarité et le vivre ensemble, contre les injustices. Que nous travaillons ici à une tarification dans la restauration scolaire, restée publique et non pas privatisée, que nous travaillons à des tarifs adaptés aux possibilités financières des familles, que nous mettions en œuvre dans les transports publics une tarification équilibrée, que nous mettions en place les clauses de solidarité et d’insertion, dans les marchés publics, il y a tant d’exemples. Nous sommes pour une solidarité au sens fraternel du vivre ensemble : une place pour chacun, une place pour tous. Que l’on soit dans la difficulté ou le bonheur, que l’on puisse exprimer des projets ou bénéficier de projets, cette action quotidienne est fondamentale en terme de solidarité, en direction des hommes et des femmes, mais aussi les solidarités avec, par et pour les territoires, le département et l’espace de collectivité qui permet le mieux d’organiser dans un esprit de péréquation et de solidarité, l’appui aux projets des communes, des groupements de communes, mais aussi avec et par les associations et les acteurs engagés sur les territoires.

Cette présence, au présent et dans la proximité, c’est aussi cette capacité quotidienne d’inventer au service de l’emploi non délocalisable. C’est bien sûr l’emploi de service, les personnes âgées, les personnes handicapées, la jeunesse ; c’est les emplois verts dans le domaine de l’environnement. Mais c’est aussi au côté des régions, cette capacité à financer, non pas le haut bilan des entreprises qui délocalisent, mais à soutenir les petites entreprises artisanales, agricoles, de service ou de production, qui dans le territoire, organisent aussi l’insertion en même temps que la réalité et le développement économique. Je pense à la capacité départementale, aux côtés des communes et des intercommunalités, là d’aménager une zone d’activité, ici de mettre en œuvre des infrastructures, mais dans un projet donnant-donnant, gagnant-gagnant. Si nous soutenons l’économie c’est pour qu’elle soit dans l’économie de production, comme dans l’économie sociale et solidaire, réinvestie dans et pour les territoires et leurs habitants.

C’est aussi en terme d’investissement notre capacité d’imagination dans le domaine de la jeunesse. Tout ce qui dans ce domaine est fait au bénéfice, avec, par la jeunesse est extrêmement utile et constitue un investissement pour l’avenir. Je ne parle pas que de l’aménagement des collèges, je ne parle pas que de l’équipement informatique des collèges, je ne parle pas que de l’ouverture des collèges sur leur environnement, mais je parle aussi de l’éducation complémentaire à l’éducation nationale : l’éducation populaire et l’éducation permanente. Nous avons vu le beau sourire de jeunes ici, dire combien ils étaient porteurs de ce projet.

L’investissement pour l’avenir c’est aussi la défense de l’environnement, pour l’environnement, par l’environnement, au cœur des projets de développement. Et que ce soit par les espaces naturels sensibles, que ce soit dans le domaine de l’énergie, que ce soit dans l’eau, l’assainissement ou les ordures ménagères, les départements sont engagés là aussi dans la réalité et la vie quotidienne.

Voilà chers amis, chers camarades pour le premier volet, l’avenir des départements se construit d’abord au présent, dans la proximité des hommes et des territoires.

Demain, ai-je dit, 2012. Jamais nous n’avons eu l’occasion de ne pas nous tromper d’élection : c’est d’abord une élection territoriale et cantonale ; en même temps que de porter un regard politique fort au niveau national.

Le combat pour le pacte républicain, contraire à la privatisation de la solidarité par l’assurance, de l’autonomie de l’âge ou du handicap ou de l’autonomie parce qu’on n’a plus de travail, les allocations individuelles de solidarité doivent être financées par le niveau national de solidarité.

Et dans une république décentralisée, nous saurons continuer par ailleurs et aux côtés de nos concitoyens, pour écouter, accueillir, informer, construire un plan d’aide, aider à l’insertion, évaluer. C’est tout le travail : un Etat fort, présent, politiquement faisant des choix de solidarité et en même temps des collectivités à ses côtés mobilisées dans la proximité. Ce combat là, n’est pas un combat uniquement financier, c’est d’abord un combat politique. Ce que nous posons là se fait en même temps qu’on démantèle retraite, qu’on démantèle les soins et que demain on envisage aussi de privatiser la sécurité sociale.

Et donc nous avons la possibilité de montrer comment nous mettons en œuvre une politique de solidarité dans la proximité et comment nous avons un projet national, celui héritier, osons le dire, du Pacte National de la Résistance et celui qui nous permet de faire société ensemble. Nous devons inscrire ce combat dans la solidarité nationale.

Et puis permettez-moi, pour terminer, une attente, une utopie. Je sens par les quelques témoignages, ici posés, que nous commençons à oser prononcer plus fort qu’hier un certains nombre de mots, en terme de participation au projet par nos citoyens, en terme de fraternité et en terme d’un authentique, ai-je dit, acte 2 de la décentralisation, qui doit respecter non seulement le rôle des collectivités que nous gérons, mais qui doit également ouvrir des espaces d’engagement associatif, militant pour chacun de nos concitoyens.

C’est sur ce point, chers amis, chers camarades, chère Martine, que je voudrais terminer. A quoi bon tant de créativité, si nous laissons la fraternité en attente, nous avons autant besoin d’équité que de plu value, de sens que de moyens d’agir. Il n’y a pas de développement personnel ou d’un territoire qui soit isolé d’un mouvement plus vaste et qui le porte. Notre mouvement n’a de sens qu’en liant, en rendant possibles d’autres réussites ici et ailleurs, et la vie des générations à venir.

En fait, le développement est un de ces fils communs qui relient nos vies à celles du monde. Au commencement, le quotidien, je l’ai dit, une écoute des autres, un regard sur notre environnement, l’envie de parler clair et vrai et d’agir, l’envie de le faire en accord, dire oui quand il le faut, dire non quand c’est nécessaire, prendre part et sa part à l’action au quotidien. Le vivre ensemble commence dans nos régions, dans nos départements, dans nos villes, dans nos villages, nos quartiers, nos pays et ne s’y arrête pas.

Participer à ce mouvement est plus difficile que compliqué, il faudra surtout être rebelle à l’ordre marchand, parfois quitter ses peurs, sa tribu, mais aussi les sentiers battus de la démocratie poussiéreuse formelle et fatiguée. Voyez la fatigue à tourner en rond, pour des enjeux stériles, pour des pouvoirs dérisoires tant ils sont arrogants, la suffisance des avoirs, les temps perdus puis l’autre temps, celui dès 2012 qui n’a pas de prix. Un pays ne se lève pas sans la veille de ceux qui l’habitent, alors partagez-vous avez moi cette conviction : il n’y a pas de petites gens, nous devons et nous avons besoin de respecter tous les gens. Nous devons dire dans cette campagne que nous aimons les territoires où ils vivent et que nous aimons les gens.

Bonne fête Martine, bonne année à tous et bonne campagne électorale !