A l’occasion des vœux de la fédération du PS 54 pour le sud du département et de l’Assemblée Générale militante du samedi 16 janvier, Bertrand Masson, Premier secrétaire fédéral, a lancé les travaux, qui dureront 6 mois, et qui aboutiront à la rédaction d’un manifeste qui dira nos propositions pour une République forte. Ce manifeste, nous le rendrons public et nous le remettrons officiellement aux dirigeants de notre parti. Retrouvez, ci-dessous, l’intégralité du discours de Bertrand Masson.
Chers camarades, chers amis,
Je vous remercie d’avoir répondu si nombreux à notre invitation aujourd’hui, d’avoir bravé des conditions de circulation difficile (je pense à nos camarades venus du nord du département).
Je veux remercier les élus présents et fidèles aux rendez-vous de la fédération.
Je veux aussi profiter de cette occasion pour féliciter Eliott Pavia, qui vient d’être élu animateur fédéral du MJS, succédant à Emilie Adam, nommée quant à elle, secrétaire nationale du MJS.Mon intervention sera relativement courte parce qu’avant tout, cet après-midi est un après-midi de travail où la parole des militants est première.
Tout a été dit sur cette terrible année 2015. Cette année où les fondements de la République ont vacillé sous les coups répétés du terrorisme. Notre devoir est aujourd’hui de construire une réponse de gauche aux causes de ce mal. Jamais ne justifier mais toujours comprendre pour que le bon diagnostic nous permette de nous attaquer aux racines de ce phénomène. La grande manifestation du 11 janvier nous avait un temps donné de l’espoir mais les évènements du 13 novembre nous ont rappelé l’ampleur de la tâche. On peut alors être fier de la manière dont le Président de la République et le gouvernement ont incarné l’unité de la Nation et pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des Français.Le Président de la République a proposé le 16 novembre une réforme de la Constitution, plaçant au cœur du débat public depuis, la question de la déchéance de la nationalité pour nos concitoyens binationaux. J’ai souhaité que le bureau fédéral, réuni le 4 janvier, puisse exprimer une position qui nourrisse la réflexion de nos parlementaires ; ainsi nous avons dit notre opposition à cette mesure et proposé que soit retenue une mesure d’indignité nationale ou de déchéance de citoyenneté pour tous. Le Parti prendra une position officielle lundi prochain et les parlementaires devront demain trouver une solution qui concilie nos valeurs républicaines et l’absolue nécessité d’assurer la sécurité des Français.
2015 restera aussi comme une année électorale contrastée. Comment ne pas se rappeler de la magnifique victoire aux élections départementales. J’ai évoqué cette séquence à Bulligny en septembre, je ne veux pas y revenir trop longuement mais quand même… S’il était encore besoin de montrer la pertinence des choix faits par Mathieu Klein et la majorité départementale, il suffit de lire le plan d’actions pour une République unie et exigeante, adopté le 11 janvier. Plan d’action contre lequel la droite a voté. Cela se passe, je crois, de commentaire !
Nous avons en tête la séquence plus douloureuse de l’élection régionale. Je veux d’abord saluer tous nos candidats qui ont mené une belle campagne, dans le contexte que je viens d’évoquer. Inutile de se le cacher, le résultat du premier tour nous a divisé… fortement. J’ai personnellement et politiquement beaucoup souffert de nos déchirements. Nous en avons beaucoup parlé dans les réunions de nos instances et sans doute nous le ferons encore. Nous allons avec l’équipe fédérale, avec Mounir El Harradi, secrétaire fédéral aux sections, aller à la rencontre de tous les militants, dans chacune des sections, dans les semaines qui viennent (nous commençons mardi à Seichamps puis dans le Nord Toulois). Nous devrons aussi faire en sorte de ne pas revivre une telle séquence politique mais je vous invite en l’instant à mesurer l’acte de rassemblement qui a été posé par les dix-neuf conseillers régionaux élus, qui ont dessiné un compromis permettant de construire l’avenir. Je vous invite à ne pas entretenir les divisions, je serai pour ma part, c’est à la fois ma nature et ma responsabilité, un infatigable défenseur de notre unité (et je n’ai pas dit uniformité, chacun mesurera la nuance qui n’est pas mince). Je vous invite à revenir sur l’essentiel, et dont nous avons jusque-là peu parlé, le score obtenu par le Front National. 36% dans la région, 35% en Meurthe-et-Moselle (quand il ne faisait que 13% en 2010), en progression partout, en tête dans la quasi-totalité des cantons du département à l’exception de quelques-uns dans l’agglomération nancéienne.
Il nous faut regarder au-delà de nos frontières pour voir que, partout en Europe, la droite extrême alliée de l’extrême-droite progresse. En Hongrie où le président Orban a honteusement érigé un nouveau mur à ses frontières ou en Pologne, plus récemment, où la gauche a totalement disparu du parlement et où le nouveau pouvoir s’attaque aux libertés fondamentales.On pourrait bien sûr se dire que la gauche résiste bien en Meurthe-et-Moselle, à Nancy, où nous sommes devant… on pourrait se dire qu’ailleurs c’est pire…
Ce serait une grave erreur politique… Cette nouvelle alerte nous oblige à agir, nous oblige à la mobilisation.
C’est le sens de l’assemblée générale des militants de cet après-midi et du travail que nous engageons jusqu’en septembre 2016. Il nous faut rompre avec une certaine paresse intellectuelle. Pendant six mois, nous travaillerons à la rédaction d’un manifeste qui dira nos propositions pour une République forte. Je formule même l’ambition que certaines de ces propositions soient reprises et mises en œuvre localement dans les collectivités que nous animons, je compte pour cela sur l’UDESR, qui sera associée pleinement à cet objectif. Ce manifeste, nous le rendrons public et nous le remettrons officiellement aux dirigeants de notre parti. Nous voulons ainsi faire œuvre utile.